Pour Michael!
Le livre
Le livre est un compagnon exigeant, il veut toujours être entre mes mains, je dois tourner ses pages et toujours aller plus loin. Pervers, il veut que je découvre la suite de l’histoire, surtout quand il s’agit d’un roman ou d’un polar, alors, je ne m’arrête pas et je lis, je lis. Quand je l’ai fini et qu’il m’a livré tous ses secrets, je le pose avec tendresse sur un rayon de la bibliothèque, alors il me fait un clin d’œil et me dit : « tu verras, tu y reviendras, tu me reprendras, car tu voudras relire cette page, retrouver ce mot, cette citation. Et, si tu ne m’ouvres pas à nouveau, tu viendras chercher mon frère. »
S’il me procure ce bonheur infini, le livre me bouffe quand même la vie. Je lis, je lis et je n’ai plus de temps pour faire de la gym, du yoga, aller prendre un pot avec copains et copines !!!
Roman, livre d’histoire, biographie, livre d’art… tu m’en as donné du plaisir, tu en as rempli des soirées. Je lis partout, en mangeant, dans mon bain, dans mon lit…
Le livre est partout dans la maison, les bibliothèques débordent. Il y a des livres, plus ou moins alignés, sur les meubles et, maintenant ils commencent à s’empiler par terre.
Tous ces livres envahissent ma vie. Je n’ai jamais pu jeter un livre, parfois, il peut m’arriver d’en donner, mais…. Je ne supporte absolument pas que l’on corne la page d’un livre et ce, quel que soit le livre, même le moindre polar, il est précieux puisqu’il me raconte une histoire ; c’est tellement facile d’y glisser un marque page (ticket de métro, liste de course, photo etc.), comme aurait dit ma mère : « Ce n’est tout de même pas la mer à boire ! ».
Parfois, le livre m’ennuie, alors je lui mets un marque page et le laisse en attente ; une punition pour lui et peut-être pour moi, j’aurais dû insister.
Je me plante devant la bibliothèque, je regarde les titres et je feuillette : « Tiens, je ne me souviens pas de celui-ci, peut-être ne l’ai-je pas lu, ou bien je l’ai oublié », alors, je le prends, le tourne, le retourne et je me dis que je vais sûrement vivre un moment heureux.
Dans une bibliothèque annexe, sur le toit d’une armoire, je garde, avec les BD, certains livres laissés par mes enfants et, parmi eux, le premier livre que j’ai possédé : « Pieds agiles et fille à l’arc », une merveilleuse histoire d’Indiens, du moins me paraissait-elle merveilleuse lorsque je l’ai lue vers huit ou neuf ans !
Un jour, quelqu’un venu à un dîner chez moi, se plante devant la bibliothèque et dit : « Eh bien ! Maintenant il va falloir lire tout ça. »
Je crois que je ne l’ai jamais réinvité à dîner !!!