Séraphine de Senlis

4 janvier 2009

Séraphine de Senlis

Avant de partir dans cette bonne ville de Lyon fêter le Nouvel an en famille, j’ai bien terminé l’année. Bien sûr, je ne parle pas des multiples dîners et déjeuners avec les amis de passage ou non, mais de ma semaine culturelle !!!

En effet, cette semaine a été la semaine Séraphine de Senlis.

Je suis d’abord allée voir son exposition au musée Maillol et samedi j’ai vu le film qui lui est consacré.

L’exposition est très belle, mais ce n’est pas vraiment mon genre de peinture. Seize ou dix-sept toiles, grands, très grands, formats et quelques petites toiles. Séraphine, très inspirée par la nature peint uniquement des fleurs et des fruits. C’est une peinture naïve, très fouillée et minutieuse. Des couleurs vives, lumineuses, de très beaux bleus, notamment pour certains fonds. Un travail immense, un travail de titan.

La vie de Séraphine me rappelle celle d’Aloïse dont on peut admirer les œuvres au musée d’art brut de Lausanne. Toutes deux, durant une grande partie leur vie, étaient au bord de la folie, l’une, Séraphine, inspirée par son ange gardien, et sous la protection de la Sainte Vierge, l’autre, Aloïse, persuadée qu’elle était fiancée au fils de Guillaume II, l'Empereur de Prusse.

Et une grande partie de leur vie se déroula, identique et douloureuse, en asile psychiatrique.

Au rez-de-chaussée du musée, une exposition sur l’avant-garde russe, des toiles intéressantes, particulièrement celles de Malévitch, du moins de mon point de vue. Toutes ces œuvres proviennent de la collection Costakis. Ce Grec, qui a passé une grande partie de sa vie à Moscou, a été le seul à percevoir l’importance de cette peinture, à laquelle il a voué sa vie de collectionneur.

Ensuite, je suis allée voir le film consacré à la vie de Séraphine. C’est un très beau film, Yolande Moreau est superbe, la nature magnifique et toutes les scènes , aussi bien en extérieur qu’à l’intérieur, sont fort réussies et très belles. Ce récit de la vie poignante de Séraphine, usée par un travail épuisant et des nuits à peindre, nous raconte aussi l’histoire de la rencontre surprenante entre Séraphine et un collectionneur, marchand d’art, à l’affût de nouvelles œuvres et enthousiasmé par la peinture de sa femme de ménage.

La scène où Séraphine se réveille couchée sur la toile immense qu’elle a peinte dans la nuit, est absolument poignante.

Yolande Moreau, criante de vérité, illumine ce film.